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Comment dire bonjour au karaté ? La signification du rei et ses règles

Quand on entre dans un dojo de karaté, la première chose qu’on voit, c’est les gens qui se saluent. Pas avec un sourire ou une poignée de main, mais en se courbant profondément, les mains le long du corps, les yeux baissés. C’est le rei. Et ce n’est pas juste un geste. C’est la clé de tout ce qui se passe dans le karaté.

Le rei, plus qu’un simple bonjour

En japonais, rei signifie respect, courtoisie, révérence. Mais dans le karaté, c’est bien plus qu’un mot. C’est une pratique physique qui exprime une attitude mentale. Dire bonjour au karaté, ce n’est pas dire konnichiwa. C’est dire : je suis prêt à apprendre. Je reconnais votre présence. Je respecte cet espace, cette tradition, cette personne.

Chaque fois que vous entrez dans le dojo, vous faites un rei. Quand vous vous mettez en ligne, vous faites un rei. Avant et après vous entraîner avec un partenaire, vous faites un rei. Même quand vous ramassez votre ceinture ou que vous vous apprêtez à quitter le tatami, vous faites un rei. Ce n’est pas un rituel vide. C’est une manière de reprendre contact avec vous-même et avec les autres.

Comment faire un rei correctement ?

Il existe plusieurs types de rei, mais le plus courant dans le karaté est le shomen rei - le salut vers l’avant. Voici comment le faire :

  1. Restez debout, les pieds joints ou légèrement écartés, selon la tradition du dojo.
  2. Les bras sont le long du corps, les mains ouvertes, les pouces légèrement touchant les cuisses.
  3. Penchez le haut du corps en avant, environ 30 à 45 degrés. Ne pliez pas les genoux.
  4. Regardez le sol, pas dans les yeux de la personne. C’est un signe d’humilité.
  5. Restez dans cette position une seconde - pas moins, pas plus.
  6. Revenez lentement à la position droite, en contrôlant votre mouvement.

La qualité du rei se mesure à sa sincérité. Un rei rapide, mécanique, sans concentration, ne vaut rien. Un rei lent, profond, avec le regard posé sur le sol, montre que vous êtes présent. Beaucoup de débutants pensent que c’est une formalité. Les maîtres savent que c’est là que tout commence.

Pourquoi ce geste vient-il du Japon ?

Le karaté, comme beaucoup d’arts martiaux japonais, vient d’Okinawa, une île qui a longtemps été un carrefour culturel entre la Chine et le Japon. Le rei a été intégré au karaté au début du XXe siècle, quand les maîtres d’Okinawa ont voulu le rendre acceptable dans les écoles japonaises. Ils ont adopté les coutumes du judo et du kendo : la courbette, le silence, l’ordre.

Le rei n’est pas une invention du karaté. Il existe dans la culture japonaise depuis des siècles - dans les temples, dans les maisons, dans les entreprises. Mais dans le dojo, il prend une dimension particulière. Il ne s’agit pas de montrer sa soumission à un chef, mais de reconnaître la valeur de l’entraînement, du partenaire, du lieu.

Le rei et la psychologie du karaté

Un bon rei change votre état d’esprit. Quand vous vous inclinez, vous laissez derrière vous vos pensées de la journée. Votre téléphone, vos problèmes, votre ego. Vous entrez dans un espace où seul l’effort compte. C’est une forme de méditation en mouvement.

Des études en psychologie du sport montrent que les rituels de transition - comme le rei - aident à réduire l’anxiété et à améliorer la concentration. Dans le karaté, ce n’est pas une coïncidence si les élèves les plus calmes sont souvent ceux qui font le meilleur rei. Ce n’est pas parce qu’ils sont plus disciplinés. C’est parce qu’ils comprennent que le karaté commence avant le premier coup.

Deux pratiquants de karaté s'inclinent l'un en face de l'autre, dans un geste de respect mutuel.

Les erreurs courantes

Beaucoup de gens font des erreurs simples, mais révélatrices :

  • Se courber trop vite - comme s’il fallait en finir. Cela montre un manque de respect.
  • Regarder les autres pendant le rei - c’est arrogant. Vous ne regardez pas votre partenaire, vous vous concentrez sur votre propre intention.
  • Faire un rei en marchant - c’est impoli. Vous vous arrêtez, puis vous vous inclinez.
  • Ne pas faire le rei à un partenaire plus jeune - c’est une erreur grave. Le rei ne dépend pas de l’âge ou du grade. Il dépend de la présence.

Un maître a dit un jour : « Si vous ne savez pas faire un rei, vous ne savez pas faire de karaté. » Ce n’est pas une blague. C’est une vérité.

Le rei et les autres arts martiaux

Le rei existe aussi dans le judo, le kendo, l’aïkido. Mais chaque art le fait à sa manière. Au judo, on fait souvent un rei plus profond, les mains posées sur les cuisses. Au kendo, on fait un rei avec le sabre. Dans le karaté, les mains restent libres - c’est une différence importante. Cela signifie que vous n’êtes pas armé, que vous venez en paix.

En Taekwondo, on dit souvent « charyeot » - c’est le même geste, mais souvent plus rapide, plus vertical. En Chine, dans le kung fu, on fait souvent une poignée de main ou un salut des mains. Le rei du karaté est unique : silencieux, simple, profondément humain.

Quand et où faire le rei ?

Voici les moments où le rei est obligatoire dans un dojo traditionnel :

  • En entrant et en sortant du dojo
  • Avant et après chaque séance
  • Avant et après s’entraîner avec un partenaire
  • Avant de demander une explication au maître
  • Avant de ramasser un objet sur le tatami
  • En répondant à un ordre du maître (on fait un rei, puis on répond « hai »)

Il n’y a pas de règles écrites. Mais tout le monde les connaît. Et si vous ne les respectez pas, les autres le remarquent. Pas parce qu’ils sont sévères. Parce qu’ils savent que le karaté ne peut pas exister sans respect.

Mains posées sur les cuisses pendant un rei, symbole silencieux de l'humilité dans l'art martial.

Le rei après la séance

À la fin de chaque entraînement, tout le monde se met en ligne. Le maître fait un rei vers les élèves. Les élèves font un rei en retour. C’est le moment le plus important de la séance. Ce n’est pas un au revoir. C’est une reconnaissance mutuelle. Vous avez travaillé ensemble. Vous avez sué, fallu, repris, progressé. Et maintenant, vous vous remerciez.

Beaucoup de gens veulent courir se doucher après la séance. Mais ceux qui restent, qui font le rei lentement, qui regardent le sol en silence - ce sont ceux qui comprennent le karaté. Ce n’est pas une technique. C’est une manière d’être.

Et si vous êtes débutant ?

Si vous êtes nouveau, ne vous inquiétez pas si vous ne faites pas parfaitement le rei. Tout le monde a commencé par mal le faire. Ce qui compte, c’est votre intention. Si vous essayez, si vous observez, si vous vous corrigez, vous êtes déjà sur la bonne voie.

Regardez les autres. Copiez leur posture. Ne cherchez pas à être le meilleur. Cherchez à être présent. Le rei n’est pas un examen. C’est un cadeau que vous vous faites.

Le rei, c’est le karaté

Le karaté est souvent vu comme une discipline de combat. Mais la vérité, c’est qu’il est d’abord une discipline de respect. Le rei est son cœur. Sans lui, les coups sont vides. Les techniques, inutiles. Les grades, sans valeur.

Quand vous dites bonjour au karaté, vous ne dites pas « bonjour ». Vous dites : je suis ici. Je suis prêt. Je vous respecte. Et je vais m’améliorer.

C’est tout.

Pourquoi dit-on « rei » et pas « bonjour » en karaté ?

Le mot « rei » vient du japonais et englobe bien plus qu’un simple bonjour. Il signifie respect, révérence, humilité. Dire « bonjour » en français ne transmet pas cette dimension spirituelle et culturelle. Le rei est un geste qui exprime une intention intérieure, pas seulement une salutation verbale. En karaté, c’est la pratique du geste qui compte, pas le mot.

Faut-il faire le rei même si on est seul dans le dojo ?

Oui. Même quand vous êtes seul, vous faites le rei en entrant et en sortant. Ce n’est pas pour les autres, c’est pour vous. C’est un rituel qui vous aide à entrer dans un état d’esprit d’entraînement. Le dojo n’est pas un gymnase. C’est un lieu sacré, même quand il est vide. Le rei vous rappelle que vous êtes là pour apprendre, pas juste pour vous entraîner.

Peut-on faire un rei avec un sourire ?

Un sourire n’est pas interdit, mais il n’est pas non plus nécessaire. Le rei est un moment de silence intérieur. Un sourire forcé peut sembler insincère. Ce qui compte, c’est la concentration, la présence, la sincérité. Si un sourire naturel vient, tant mieux. Mais ne le forcez pas pour faire joli.

Le rei est-il obligatoire dans tous les dojos ?

Dans les dojos traditionnels, oui. Dans certains clubs modernes ou en Occident, les règles peuvent être assouplies. Mais si vous voulez comprendre le karaté dans sa profondeur, vous devez respecter le rei. C’est la première porte d’entrée. Sans elle, vous restez à la surface.

Pourquoi les élèves font-ils un rei en direction de l’alvéole (shomen) ?

L’alvéole, ou shomen, est l’endroit du dojo où se trouve souvent une photo du fondateur, une bannière ou une statue. Ce n’est pas une idole. C’est un symbole de la lignée, de la tradition, du chemin parcouru. Faire un rei en direction du shomen, c’est reconnaître que vous faites partie d’une chaîne qui vous dépasse. Vous n’êtes pas là pour vous glorifier. Vous êtes là pour continuer un héritage.

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