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Qui est le maître du karaté ? La vérité sur le fondateur et les lignées historiques

Quand on demande qui est le maître du karaté, beaucoup pensent à un homme en kimono blanc, avec une barbe blanche et un regard sévère. Mais la réponse n’est pas aussi simple qu’un seul nom. Le karaté n’a pas un seul maître. Il a des pères, des lignées, des révolutions. Et derrière chaque coup de poing, chaque katas, chaque kumite, il y a une histoire qui remonte à l’île d’Okinawa, bien avant que le mot "karaté" ne soit écrit avec les caractères japonais que nous connaissons aujourd’hui.

Le vrai fondateur du karaté moderne : Gichin Funakoshi

Si vous cherchez le nom le plus souvent cité comme "maître du karaté", c’est Gichin Funakoshi est un maître d’arts martiaux japonais, considéré comme le père du karaté moderne, qui l’a introduit au Japon à partir d’Okinawa au début du XXe siècle. Né en 1868 à Shuri, Okinawa, Funakoshi n’était pas un guerrier. C’était un professeur de littérature, un homme de lettres. Mais il a grandi en pratiquant le "te" - l’art martial local d’Okinawa - sous la direction de deux maîtres légendaires : Ankō Asato et Ankō Itosu.

En 1922, à l’âge de 54 ans, Funakoshi a été invité à démontrer le karaté à Tokyo. Il ne voulait pas rester. Mais les Japonais ont été fascinés. Il est resté. Et il a changé le karaté pour toujours. Il a supprimé les armes des démonstrations, il a simplifié les katas pour les rendre accessibles aux écoliers, il a donné des noms japonais aux techniques (comme "tsuki" au lieu de "tsu"), et il a inventé le concept du "do" - le karaté comme voie spirituelle, pas seulement comme combat.

Il a fondé le Shotokan est un style de karaté fondé par Gichin Funakoshi, caractérisé par des postures profondes, des mouvements puissants et une forte emphase sur la discipline et la forme. - le style le plus répandu au monde. Aujourd’hui, plus de 70 % des pratiquants de karaté dans le monde suivent une forme de Shotokan. Mais Funakoshi n’a jamais voulu être "le maître". Il disait : "Je ne suis qu’un vieil homme qui a essayé de transmettre ce qu’il a appris."

Avant Funakoshi : les maîtres d’Okinawa

Funakoshi n’a pas créé le karaté de rien. Il l’a hérité. Et avant lui, des générations d’Okinawais ont développé des formes secrètes de combat. Le karaté est né de la fusion entre les arts martiaux chinois apportés par les commerçants et les techniques locales d’Okinawa, où les armes étaient interdites par les seigneurs féodaux.

Deux figures dominent cette époque : Sokon Matsumura est un maître d’arts martiaux okinawais du XIXe siècle, considéré comme le fondateur du style Shuri-te, qui a influencé de nombreux styles modernes de karaté. et Kanryo Higashionna est un maître d’arts martiaux okinawais qui a étudié en Chine et a fondé le style Naha-te, précurseur du Goju-ryu..

Matsumura a servi comme garde du corps du roi d’Okinawa. Il a développé le "Shuri-te" - un style rapide, direct, avec des frappes précises. C’est lui qui a enseigné à Itosu, qui lui-même a enseigné à Funakoshi. Higashionna, lui, a voyagé en Chine et a appris des arts internes comme le "Chuan Fa". Il a créé le "Naha-te", plus lent, plus circulaire, basé sur la respiration et la contraction musculaire. C’est ce style qui a donné naissance au Goju-ryu est un style de karaté fondé par Chojun Miyagi, issu du Naha-te, qui combine des techniques dures et douces. plus tard.

Il n’y a pas un seul fondateur. Il y a une chaîne : Matsumura → Itosu → Funakoshi. Et Higashionna → Miyagi → le Goju-ryu. Chacun a apporté quelque chose. Chacun a été un maître à sa manière.

Les autres lignées : qui sont les autres "maîtres" ?

Si vous allez en Okinawa ou dans les dojos traditionnels, vous entendrez parler d’autres noms. Chojun Miyagi, qui a fondé le Goju-ryu, est souvent appelé "le maître du souffle". Il a codifié les principes de dureté et de douceur, et il a créé le kata "Sanchin", qui reste un pilier de la pratique.

Thenji Nakaima a créé le Shorin-ryu est un style de karaté d’Okinawa, dérivé du Shuri-te, connu pour ses mouvements rapides, ses postures hautes et son accent sur la vitesse.. Kenwa Mabuni a fondé le Shito-ryu est un style de karaté fondé par Kenwa Mabuni, combinant des éléments du Shuri-te et du Naha-te.. Chaque style a ses propres katas, ses propres philosophies, ses propres maîtres. Et aucun n’est "le meilleur". Ils sont juste différents.

En 2025, le karaté est un sport olympique. Les compétiteurs portent des gants, ils comptent les points, ils font des sauts acrobatiques. Mais dans les petits dojos du Japon, en Okinawa, ou même à Lyon, certains pratiquent encore comme en 1880 : pieds nus, sans gants, en silence, en répétant les katas jusqu’à ce que le corps devienne mémoire.

Deux maîtres d'Okinawa en posture opposée, l'un rapide, l'autre circulaire, dans une cour embrumée du XIXe siècle.

Le karaté aujourd’hui : un héritage, pas un titre

Personne ne détient le titre de "maître du karaté". Ce n’est pas un titre qu’on peut décerner. C’est un héritage. Chaque maître qui a transmis son savoir - même sans le savoir - a été un maître. Funakoshi a été le pont. Mais il n’était pas le premier. Ni le dernier.

Les vrais maîtres sont ceux qui n’ont jamais cherché à être célèbres. Ceux qui ont corrigé un élève en silence, qui ont montré la posture sans dire un mot, qui ont fait répéter un coup de poing cent fois jusqu’à ce qu’il soit parfait. Ceux qui ont enseigné sans demander d’argent. Ceux qui ont dit : "Tu ne deviens pas maître parce que tu sais frapper. Tu deviens maître parce que tu sais attendre."

Si vous voulez trouver le maître du karaté, ne cherchez pas dans les livres. Cherchez dans le regard d’un vieil homme qui enseigne encore à 80 ans. Ou dans les yeux d’un enfant qui, pour la première fois, a réussi un kata sans faire d’erreur. Le maître n’est pas une personne. C’est un moment. C’est une transmission.

Les 5 styles de karaté les plus importants

Voici les cinq styles majeurs qui ont façonné le karaté moderne, avec leurs origines et leurs caractéristiques clés :

Comparaison des cinq principaux styles de karaté
Style Fondateur Origine Caractéristique principale Style de combat
Shotokan Gichin Funakoshi Okinawa/Japon Postures profondes, puissance linéaire Direct, agressif, technique
Goju-ryu Chojun Miyagi Okinawa Combinaison de dureté et de douceur Circulaire, respiratoire, proche
Shorin-ryu Thenji Nakaima Okinawa Mouvements rapides, postures hautes Évolutif, rapide, distance moyenne
Shito-ryu Kenwa Mabuni Okinawa Mélange de Shuri-te et Naha-te Équilibré, technique variée
Wado-ryu Hironori Otsuka Japon Évasion, redirection, flux Fluidité, contrôle, non-résistance
Un pied nu sur un plancher de dojo, entouré de silhouettes floues des cinq fondateurs du karaté.

Comment savoir quel style est le bon pour vous ?

Il n’y a pas de "meilleur" style. Il y a le style qui vous correspond.

  • Si vous aimez la puissance, la structure et la discipline : Shotokan est fait pour vous.
  • Si vous préférez la respiration, la circulation de l’énergie et la technique souple : essayez le Goju-ryu.
  • Si vous êtes rapide, agile, et que vous aimez les mouvements légers : Shorin-ryu vous plaira.
  • Si vous voulez découvrir un large éventail de techniques et de katas : Shito-ryu est un bon choix.
  • Si vous aimez la philosophie du "ne pas résister" et la fluidité : Wado-ryu est unique.

Le meilleur conseil ? Essayez-en trois. Allez dans trois dojos différents. Regardez comment les maîtres parlent. Comment ils corrigeant. Comment ils sourient. Le style, c’est la technique. Le maître, c’est l’âme.

Foire aux questions

Qui est considéré comme le père du karaté moderne ?

Gichin Funakoshi est reconnu comme le père du karaté moderne. Il a introduit le karaté au Japon en 1922, l’a systématisé, en a fait un art de développement personnel et a créé le style Shotokan, qui reste le plus pratiqué au monde.

Le karaté vient-il du Japon ou d’Okinawa ?

Le karaté est né à Okinawa, une île qui était autrefois le royaume indépendant de Ryūkyū. Les techniques ont été développées localement, influencées par les arts martiaux chinois. Funakoshi l’a ensuite amené au Japon, où il a été reformaté et popularisé. Donc : origine okinawaise, diffusion japonaise.

Pourquoi Funakoshi a-t-il changé le nom de "te" en "karaté" ?

Le mot "te" signifie "main". Funakoshi a voulu que le karaté soit perçu comme un art, pas comme une simple méthode de combat. Il a remplacé le caractère chinois pour "main" (手) par celui pour "vide" (空), devenant "karate" (空手) - "la main vide" - pour souligner l’absence d’armes et l’importance de l’esprit. Ce changement symbolique a marqué la transition vers une philosophie plus profonde.

Est-ce que le karaté est un art martial efficace pour la défense personnelle ?

Oui, mais seulement si on le pratique dans son essence. Les techniques de base - blocages, frappes, déplacements - sont extrêmement efficaces. Mais dans les dojos modernes, beaucoup se concentrent sur la compétition. Pour la défense réelle, il faut pratiquer les katas avec l’intention de les utiliser, apprendre les applications (bunkai), et entraîner la réactivité dans des situations imprévues.

Quel est le style de karaté le plus populaire aujourd’hui ?

Le Shotokan est le style le plus répandu, avec environ 70 % des pratiquants dans le monde. Il est enseigné dans les écoles, les clubs sportifs et même dans les armées. Mais en Okinawa, les styles traditionnels comme le Shorin-ryu et le Goju-ryu restent très vivants.

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