Le karaté a fait son entrée aux Jeux Olympiques à Tokyo 2020, après des décennies de pression et de campagnes des fédérations internationales. Mais en 2028, à Los Angeles, il ne sera plus au programme. Ce n’est pas une surprise : dès l’annonce de la liste des sports proposés pour LA2028, le karaté a été omis. Les organisateurs ont choisi de privilégier d’autres disciplines plus médiatiques, plus accessibles ou plus en phase avec les jeunes générations.
Le karaté, une entrée éphémère
Le karaté a été sélectionné pour Tokyo 2020 comme sport d’invité, une option que le Comité International Olympique (CIO) permet aux pays hôtes d’ajouter pour attirer un public local. Le Japon, pays d’origine du karaté, a poussé pour son inclusion. Et ça a marché : plus de 2 millions de téléspectateurs en France ont suivi les finales, et les médias ont parlé de cette discipline comme d’un succès. Pourtant, ce succès n’a pas suffi à le sauver pour LA2028.
Le CIO a un objectif clair : rendre les Jeux plus jeunes, plus urbains, plus médiatiques. Le skateboarding, le surf, l’escalade et le breakdance ont été ajoutés pour 2020, puis conservés ou remplacés pour 2024 et 2028. Le karaté, lui, n’a pas réussi à se positionner comme un sport du futur. Il est perçu comme trop traditionnel, trop technique, trop difficile à comprendre pour un public non initié.
Les raisons du retrait
La première raison est la complexité du système de notation. Dans les épreuves de kumité (combat), les juges attribuent des points en temps réel selon des critères très précis : technique, vitesse, contrôle, précision. Mais pour un spectateur lambda, il est difficile de voir la différence entre un coup valide et un coup raté. En comparaison, le breakdance ou le skateboarding offrent des actions visuellement spectaculaires, facilement compréhensibles même sans connaissances préalables.
La deuxième raison est la fragmentation des fédérations. Le karaté est géré par la World Karate Federation (WKF), mais d’autres organisations existent, comme la World Traditional Karate Federation ou la International Karate Organization. Cette division affaiblit la voix du karaté sur la scène olympique. À l’inverse, le breakdance est porté par une seule fédération reconnue par le CIO : the World DanceSport Federation.
Enfin, le budget. Le CIO limite le nombre d’athlètes par Jeux. Ajouter un sport, c’est ajouter des places, des logements, des équipements, des juges. Pour LA2028, le CIO a choisi de garder le breakdance, le skateboarding, l’escalade et le surf - tous des sports qui attirent les jeunes, les influenceurs et les marques. Le karaté, malgré sa popularité mondiale (plus de 100 millions de pratiquants selon la WKF), n’a pas su convaincre les décideurs de son potentiel économique.
Quels sports remplacent le karaté en 2028 ?
Les sports ajoutés aux Jeux de Los Angeles 2028 sont le breakdance, le skateboarding, l’escalade et le surf. Le breakdance est le grand nouveau : il fait son entrée officielle après avoir été testé à Paris 2024. Le CIO le voit comme un sport urbain, culturel, et très partageable sur les réseaux sociaux. Les athlètes de breakdance sont souvent jeunes, diversifiés, et portent des tenues colorées - un contraste avec les kimonos blancs et les ceintures noires du karaté.
Le karaté n’est pas le seul sport à être retiré. Le baseball et le softball ont été éliminés après Tokyo 2020, puis réintégrés pour Paris 2024. Mais pour LA2028, ils sont de nouveau supprimés. Le CIO veut des sports qui restent, pas des sports qui reviennent. Le karaté, lui, ne fait pas partie du plan à long terme.
Et maintenant, pour le karaté ?
La fédération mondiale de karaté (WKF) a réagi avec une déclaration officielle : « Le karaté n’est pas mort. Il est vivant dans les dojos du monde entier. » Et c’est vrai. En France, plus de 450 000 personnes pratiquent le karaté, selon le ministère des Sports. En Italie, au Brésil, au Mexique, en Allemagne, les clubs pullulent. Les championnats du monde de karaté attirent encore des milliers de spectateurs.
Le problème, c’est que le karaté n’a pas réussi à se transformer en spectacle olympique. Il reste un sport de discipline, de respect, de tradition. Mais les Jeux Olympiques, aujourd’hui, sont devenus une plateforme de marketing, de visibilité, de tendances. Le karaté n’a pas su s’adapter à ce nouveau jeu.
Des voix s’élèvent pour demander une réforme : simplifier les règles, créer une version « olympique » du kumité avec un système de points plus intuitif, ou même intégrer des éléments de sparring en continu comme dans le taekwondo. Mais ces propositions n’ont pas encore été prises au sérieux par le CIO.
Les Jeux Olympiques changent - et le karaté doit-il changer aussi ?
Le karaté n’a pas été rejeté parce qu’il est mauvais. Il a été rejeté parce qu’il ne correspond plus à l’image que le CIO veut donner des Jeux. Si le karaté veut revenir en 2032 ou 2036, il devra se réinventer. Il devra devenir plus rapide, plus visible, plus parlant pour les jeunes. Il devra peut-être accepter de perdre un peu de sa tradition pour gagner en audience.
C’est une question difficile pour les pratiquants. Le karaté n’est pas qu’un sport de combat. C’est une philosophie. Mais dans le monde des Jeux Olympiques, la philosophie ne compte pas si elle ne génère pas de vues, de likes, ou de sponsors.
Que faire si vous pratiquez le karaté ?
Si vous êtes pratiquant, entraîneur, ou simplement fan, il ne faut pas voir ce retrait comme une fin. C’est une étape. Le karaté continuera d’être pratiqué dans les salles de dojo partout dans le monde. Les compétitions nationales et internationales ne disparaîtront pas. Les championnats du monde de la WKF se tiendront toujours, même sans les anneaux olympiques.
Vous pouvez aussi vous engager : soutenez les clubs locaux, participez aux événements, partagez vos vidéos sur les réseaux. Montrez que le karaté n’est pas qu’un sport d’anciens. Il est vivant, dynamique, et capable d’évoluer. Peut-être qu’un jour, une version modernisée du karaté - plus fluide, plus cinématographique - reviendra sur le podium olympique.
Le karaté n’a pas perdu sa valeur. Il a perdu sa place. Et parfois, ce n’est pas le sport qui change. C’est le monde qui tourne.
Pourquoi le karaté a-t-il été retiré des Jeux Olympiques 2028 ?
Le karaté a été retiré car le Comité International Olympique (CIO) a choisi de privilégier des sports plus médiatiques, plus accessibles au grand public et plus en phase avec les tendances jeunes - comme le breakdance, le skateboarding et l’escalade. Le karaté, malgré sa popularité mondiale, est perçu comme trop technique et difficile à comprendre pour les spectateurs non initiés.
Le karaté a-t-il déjà été aux Jeux Olympiques ?
Oui, le karaté a fait son entrée aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, en tant que sport d’invité sélectionné par le pays hôte. Il n’était pas présent aux Jeux précédents ni suivants, et ne sera pas au programme de Los Angeles 2028.
Quels sports seront présents à LA2028 à la place du karaté ?
À Los Angeles 2028, les nouveaux sports ajoutés sont le breakdance, le skateboarding, l’escalade et le surf. Le breakdance est le grand nouveau, après son test réussi à Paris 2024. Le karaté n’a pas été retenu pour faire partie de ce nouveau panel.
Le karaté peut-il revenir aux Jeux en 2032 ?
Oui, il est possible que le karaté revienne en 2032, mais seulement si la fédération mondiale (WKF) propose une version modernisée du sport : règles simplifiées, système de notation plus clair, ou une forme plus spectaculaire. Le CIO accepte les sports d’invité, mais ils doivent répondre à des critères de popularité, de jeunesse et de visibilité médiatique.
Le karaté est-il en déclin dans le monde ?
Non, le karaté n’est pas en déclin. Selon la World Karate Federation, plus de 100 millions de personnes pratiquent le karaté dans le monde. En France, il y a plus de 450 000 licenciés. Les clubs restent actifs, les compétitions nationales se déroulent régulièrement, et les championnats du monde attirent encore des milliers de participants. Le retrait olympique ne signifie pas la fin du sport.