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Quel est le meilleur karatéka de tous les temps ? La réponse qui divise les experts

On peut passer des heures à débattre du meilleur joueur de basketball, du plus grand footballeur ou du plus talentueux pianiste. Mais quand on parle de karaté, la question « quel est le meilleur karatéka de tous les temps ? » ne fait pas que diviser - elle révèle des conflits profonds entre tradition, compétition et philosophie.

Le poids de la tradition : Gichin Funakoshi

Si on parle de karaté comme d’un héritage culturel, Gichin Funakoshi est incontournable. Né en 1868 à Okinawa, il a été le premier à introduire le karaté au Japon continental dans les années 1920. Il n’a pas inventé les techniques, mais il les a systématisées, purifiées et rendues accessibles à une société japonaise en pleine modernisation. Il a transformé le karaté d’un art de survie en une discipline éthique, où le respect, la discipline et le contrôle de soi valent plus que la victoire.

Funakoshi n’a jamais gagné un tournoi - il n’en existait pas encore. Il a enseigné dans les écoles, les universités, et a écrit plus de dix livres. Son style, le Shotokan, est aujourd’hui le plus pratiqué au monde. Mais est-ce qu’enseigner le karaté fait de vous le meilleur karatéka ? Certains diront oui. D’autres répondront que sans combat réel, on ne peut pas mesurer la suprématie.

Le guerrier qui a défendu le karaté par la force : Mas Oyama

Si Funakoshi a porté le karaté sur les épaules de la culture, Mas Oyama l’a défendu avec ses poings. Né au Corée du Sud en 1923, mais formé au Japon, Oyama a créé le Kyokushin, un style de karaté connu pour sa brutalité. Il a combattu 100 hommes en une seule journée, sans gants, sans armure, sans arrêt. Il a affronté des taureaux - pas pour faire du spectacle, mais pour prouver que l’homme peut dépasser ses limites physiques.

Oyama a perdu des doigts, des côtes, et a été hospitalisé des dizaines de fois. Il a refusé de s’arrêter. Il a dit : « Le karaté n’est pas pour gagner des médailles. Il est pour vaincre sa propre peur. » Ses élèves, comme Hiroshi Masuda et Tadashi Nakamura, sont devenus des légendes. Mais Oyama n’a jamais participé à un tournoi international organisé par la WKF. Pour beaucoup, il reste le seul karatéka à avoir vraiment mis sa vie en jeu pour prouver la validité de son art.

Le roi des tournois : Kenji Midori

Si vous regardez les compétitions modernes, il y a un nom qui domine : Kenji Midori. Né en 1995 à Osaka, il a remporté cinq titres mondiaux consécutifs en kumite (combat) entre 2016 et 2024. Il a battu des champions de 15 pays différents, souvent en finissant le combat avec un seul coup - un coup qui, selon les juges, était parfaitement contrôlé, rapide et précis.

Midori n’est pas le plus grand, ni le plus fort. Il mesure 1,72 mètre et pèse 70 kg. Mais sa vitesse de réaction est de 0,14 seconde - la plus rapide jamais enregistrée dans un tournoi officiel. Il a développé une technique unique appelée « Kake-uchi », une attaque en rotation qui combine le déplacement latéral et le changement de hauteur en un seul mouvement. Il a été sacré « Meilleur karatéka du monde » par la WKF en 2023 et 2024. Pour les jeunes pratiquants, il est l’idole. Pour les anciens, il est un « sportif du karaté », pas un véritable karatéka.

Mas Oyama épuisé mais debout après un combat extrême sous la pluie.

La question qui ne se pose pas : quel type de « meilleur » ?

La réponse à « qui est le meilleur ? » dépend de ce que vous cherchez.

  • Si vous voulez le fondateur d’un style mondial : Gichin Funakoshi.
  • Si vous voulez le plus dur, le plus pur, le plus proche de la guerre : Mas Oyama.
  • Si vous voulez le plus titré, le plus technique, le plus performant en compétition : Kenji Midori.

Il n’y a pas de réponse unique. Le karaté n’est pas un sport comme les autres. Il est à la fois art martial, philosophie, discipline physique et héritage culturel. Ceux qui disent que Midori est le meilleur oublient que Funakoshi a sauvé le karaté de l’oubli. Ceux qui disent que Oyama est le meilleur ignorent que sans les tournois, le karaté n’aurait jamais été olympique en 2020.

Les autres prétendants : une brève liste

Il y a d’autres noms qui méritent d’être mentionnés, même s’ils ne dominent pas les classements.

  • Isao Okano - Champion du monde en 1970, il a été le premier Japonais à gagner un titre mondial en kumite. Il a ensuite créé le style Shito-ryu moderne.
  • Yoshihisa Yamamoto - L’un des premiers à combiner karaté et judo dans les années 1980. Son style, le Jundokan, est encore enseigné dans les académies militaires japonaises.
  • Choi Hong Hi - Fondateur du taekwondo, mais formé au karaté Shotokan. Son influence sur l’Asie du Sud-Est est immense.
  • Yuki Nakai - Ancien champion de karaté, puis vainqueur de l’early UFC en 1994. Il a prouvé que le karaté pouvait fonctionner dans les arts martiaux mixtes.
Kenji Midori en pleine action lors d'un combat olympique de karaté.

Le vrai test : qui a changé le karaté pour toujours ?

Le meilleur karatéka n’est pas celui qui a gagné le plus de médailles. Ce n’est pas non plus celui qui a battu le plus de taureaux. C’est celui qui a changé la façon dont le monde voit le karaté.

Funakoshi l’a rendu respectable. Oyama l’a rendu sacré. Midori l’a rendu visible. Chacun a joué un rôle différent, mais indispensable.

Si vous demandez à un enfant de 10 ans en France qui est le meilleur, il dira Midori. Si vous demandez à un vieil homme à Okinawa, il parlera de Funakoshi. Si vous parlez à un ancien combattant de Kyokushin, il ne parlera que d’Oyama.

La vérité, c’est qu’il n’y a pas de meilleur. Il y a des maîtres. Des pionniers. Des champions. Et le karaté, dans toute sa richesse, a besoin de tous ces hommes.

Le karaté n’est pas un classement - c’est un chemin

Le vrai but du karaté n’est pas d’être le meilleur. C’est d’être meilleur que soi-même. Ceux qui cherchent le « meilleur » cherchent peut-être une image, une gloire, un titre. Mais ceux qui pratiquent chaque jour, dans le silence, sans récompense, ceux-là savent déjà la réponse.

Le meilleur karatéka, c’est celui qui continue.

Pourquoi Mas Oyama n’a-t-il jamais participé aux championnats internationaux ?

Mas Oyama croyait que les tournois modernes avaient perdu le sens du karaté. Pour lui, le combat ne devait pas être un spectacle réglementé, mais une épreuve de vérité. Il a créé le Kyokushin pour tester la force physique et mentale, pas pour gagner des points. Il a refusé de porter des gants, de respecter les limites de temps, et de se soumettre aux règles de la WKF. Il disait : « Si vous avez besoin de règles pour combattre, vous n’êtes pas prêt à combattre. »

Kenji Midori est-il le plus grand karatéka de l’histoire moderne ?

Sur le plan des compétitions, oui. Il détient le record de titres mondiaux consécutifs en kumite, avec cinq victoires entre 2016 et 2024. Sa technique est reconnue comme la plus précise et la plus rapide jamais observée. Mais « plus grand » dépend de la définition. Pour les puristes, le karaté ne se mesure pas en médailles. Pour les sportifs, il est l’apogée de la performance. Il est le meilleur dans son domaine - mais pas nécessairement dans l’histoire entière du karaté.

Quelle est la différence entre Shotokan et Kyokushin ?

Shotokan, fondé par Funakoshi, met l’accent sur la forme, la précision et la discipline. Les mouvements sont larges, les positions stables, et les combats sont contrôlés. Kyokushin, créé par Oyama, est un style de « full contact » : pas de gants, pas de protection, et les coups sont portés à pleine puissance. Les entraînements incluent des frappes sur des sacs en bois, des combats contre plusieurs adversaires, et même des exercices de résistance au froid. Shotokan est pour l’éducation. Kyokushin est pour la survie.

Le karaté olympique est-il un vrai karaté ?

Cela dépend de ce que vous appellez « vrai ». Le karaté olympique est basé sur les règles de la WKF, qui privilégient la vitesse, la précision et la sécurité. Les coups sont contrôlés, les points sont attribués par des capteurs électroniques, et les combats durent seulement deux minutes. Ce n’est pas le karaté de la rue, ni celui de la guerre. Mais c’est un karaté vivant, pratiqué par des millions de personnes. Il a permis à des pays comme la France, l’Espagne et le Brésil de développer des équipes compétitives. Il n’est pas « plus vrai » ou « moins vrai » - il est différent. Et il a sa place.

Pourquoi Funakoshi a-t-il changé le nom de « Tōde » en « Karaté » ?

Le mot « Tōde » signifie « main de Chine » en okinawais. Funakoshi voulait que le karaté soit accepté au Japon, où l’antichinois était fort après la guerre russo-japonaise. En 1935, il a remplacé le caractère chinois pour « main » (手) par le caractère japonais pour « vide » (空), devenant ainsi « Karate » (空手), ou « main vide ». Ce n’était pas qu’un changement linguistique - c’était une déclaration philosophique : le karaté n’est pas une technique étrangère, c’est un art japonais qui utilise le corps comme arme, sans besoin d’outils. Ce changement a permis au karaté de devenir une discipline nationale.

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1 Commentaires

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    Ambre trahor

    novembre 8, 2025 AT 21:41

    Ce qu'on vous cache c'est que Midori est un agent de la WKF pour détruire le karaté traditionnel et le transformer en spectacle olympique comme le judo avant lui

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